Cinéma

Wind river

Eloge d’un acteur. Western moderne. Polar Glacial. Réflexion sur le deuil et la vengeance… Wind River est un grand film américain.

Il y a deux types à suivre ici. D’un coté, l’acteur Jeremy Renner. De l’autre, Taylor Sheridan. Second couteau à Hollywood, Jeremy Renner fut révélé par Démineurs il y a une dizaine d’années. Depuis il a tourné dans pas mal de grosses machines mais le bonhomme n’a jamais eu l’occasion de concrétiser artistiquement sa notoriété. C’est fait. Le charisme de l’acteur impressionne. Petit et costaud, il n’a pas la carrure des grandes stars mais il interprète un pisteur perdu dans une enquête policière avec une force qui  nous rappelle les plus belles étoiles d’Hollywood.

Peut être est ce dû au talent de Taylor Sheridan ? Il est le scénariste à la mode depuis le succès de Scisario et Comancheria, deux polars percutants. Avec Wind River, il signe son second long métrage en tant que réalisateur et prouve qu’il sait raconter des histoires policières, sales et fascinantes.

Notre pisteur, endeuillé par la mort de sa fille il y a quelques années, est donc embauché par une agent du FBI pour l’aider à faire la lumière sur le meurtre d’une jeune femme dans une réserve indienne. Dans un Wyoming enneigé et austère, elle doit communiquer avec une population mise à mal et délaissée. Pour le pisteur, cette enquête est le moyen d’exorciser ses vieux démons.

Nous avons donc la structure d’un polar mais nous retrouvons toute l’iconographie du western. Avec au milieu un héros malmené par la vie qui ne sait que faire des lois et qui ronge sa culpabilité. Le réalisateur dénonce la condition des Indiens aux Etats Unis mais il réussit à faire entrer de l’émotion dans un thriller glacial.

C’est le coup de force de ce film qui prend par surprise. Il y a les beaux paysages, la belle héroïne et des types louches et patibulaires. Il y a surtout un beau portrait d’hommes meurtris et enfermés dans une solitude dévastatrice.

La place pathétique de l’homme dans la nature, l’immensité du monde et la petitesse de l’homme… Sheridan jongle avec des sujets connus mais pas évidents à manipuler. Tout en équilibre, il écrit une œuvre poignante, un polar rare et célèbre un acteur que l’on attendait plus. Mettez votre chaud manteau et filez au cinéma !

Avec Elisabeth Olsen, Jeremy Renner, Graham Greene et Kelsey Asbille – Metropolitan filmexport – 30 aout 2017 – 1h47

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