Cinéma

Under the Skin

Un nanar avec un joli petit boudin de l’espace, ca vous tente? En plus, une réflexion sur le corps, la star et le cinéma! Tout un programme!

Le film de Jonathan Glazer, réalisateur de clips et deux films un peu cultes, Sexy Beast et Birth, est prétentieux! Ca faisait bien longtemps qu’un auteur ne s’était pas mis en tête de faire un film à sensations, à l’atmosphère baroque, à la radicalité assumée, quelque part entre Stanley Kubrick et Ed Wood.

Le scénario est digne du cinéaste célébré par Tim Burton. Un extra-terrestre prend l’apparence d’une jeune femme pour séduire des hommes et les faire disparaître. La superstar Scarlett Johansson conduit donc un van dans les rues grises de Glasgow. Un étrange motard la suit. Elle séduit des pauvres types et effectivement ils disparaissent. Jusqu’au jour où…

Il y a du Kubrick dans la mise en scène car Glazer pratique un cinéma assez ambitieux, âpre et épuré. Le dépouillement et le naturalisme du film est marqué par des idées folles comme l’explication de la disparition des hommes ou quelques moments durs où l’abstraction est brutal.

C’est de la science fiction hautement philosophique. Il y a une réflexion sur l’humanité ou plutôt l’absence de sentiments ou la solitude contemporaine. C’est un objet étrange et quasi surréaliste. C’est un film au discours métaphysique. C’est aussi un parcours du combattant pour la star Scarlett Johansson, loin de tout confort hollywoodien. Le film pourrait être un miroir sur ses angoisses de superstar, objet de désir froid, femme obligée d’être seule…

C’est bien alors? Bah non! C’est surtout maniéré. C’est du cinéma qui se la pète. Et qui enfonce des portes ouvertes avec la prétention d’un premier de la classe qui sait mieux que les autres! Le vide inter sidéral s’invite dans des lenteurs trop sosphistiqués pour proposer au spectateur de partager le point de vue du cinéaste. L’effet de répétition est assommant. La pauvre Scarlett est transformée en petit boudin alien pour supporters de foot et lads à casquettes trop serrées!

Elle a beau rappeler une héroïne échappée d’un vieux film de Dario Argento, elle passe la plupart de son temps à conduire sa camionnette, demander sa route et écarquiller les yeux. Pendant une heure, malgré quelques fulgurances  narratives, c’est un peu ennuyeux.

Certains peuvent trouver cela fortement original ou même culotté. Ca reste une fille dans un camion qui fait disparaître des pauvres types avant de connaître la compassion! Un chemin de croix pour l’actrice mais aussi pour le spectateur!

Avec Scarlett Johansson, Jeremy McWilliams, Lynsey Taylor Mackay et Dougie McConnell – MK2 – 25 Juin 2014 – 1h40

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