Musique

To Pimp a butterfly

Petit jeune  surdoué du rap US, Kendrick Lamar confirme qu’il a tout d’un grand et qu’il peut éviter les écueils si contrariants du « jeune qui n’en veut ».

Il n’a pas de surnom. Il vient du rap West Coast mais possède un style bien à lui. Kendrick Lamar se livre sans fard et avec une conviction certaine pour le rap et la musique en général. Bien entendu, il a un goût certain pour la mégalomanie et se considère comme le meilleur de sa génération. Il se compare aux plus grands vendeurs du rap comme Eminem ou Jay Z.

Quand on se la pète, il faut assurer ses arrières. Son troisième album est donc une jolie pépite de rap comme on n’en trouve trop rarement. Il pousse l’arrogance à sortir son disque quelques semaines avant sa sortie. To Pimp a Butterfly a bien un éclat particulier, rutilant et produit par tout ce qu’il se fait de mieux. On y croise encore une fois, l’inamovible Pharell Williams. Il a aussi son lot d’invités prestigieux comme Bilal, George Clinton ou Snopp Dogg. Mais on dépasse la performance: Kendrick Lamar dit souvent faire de la poésie urbaine et cela se confirme ici. Les nuances et les ruptures de ton sont nombreuses.

Tout semble réfléchi et on est loin du défouloir machiste, social ou tout simplement régressif. Musicalement, Lamar bouillonne dans un échange permanent entre les musiques noirs américaines. On restera scotcher par le jazz agressif de For Free et les instruments qui s’incrustent dans pas mal de morceaux pour montrer que l’on n’est pas uniquement dans la compétition de gonflettes et de vulgarités!

Le hip-hop de Kendrick Lamar fuit la facilité et les effets bling bling. Il observe avec une intelligence formelle son petit monde. C’est un grand huit urbain, passionnant et qui ne laisse jamais l’auditeur sur le coté. On est embarqué dans cette foule que l’on voit sur la pochette de l’album. Constats et pamphlets sont au programme mais la violence est contenue: tout devient une énergie plutôt plaisante lorsqu’elle traverse nos oreilles. On est très loin des stéréotypes. Il y a de fortes chances que ce disque reste un album important du genre. De tous les points de vue, ce disque est culotté et tout pour surprendre!

Une belle expérience de rap!

Interscope – 2015

Previous ArticleNext Article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

? * Le temps imparti est dépassé. Merci de saisir de nouveau le CAPTCHA.