Cinéma

Le Monde de Nathan

Sur le papier, Le Monde de Nathan fait peur avec ses héros meurtris et des mathématiques en toile de fond. Sur pellicule, le résultat est sensible et très beau.

Un enfant autiste. Une mère démunie. Un professeur malade. De loin, Le Monde de Nathan ressemble à un gros mélodrame. En plus il faut ajouter à tout cela, une compétition de mathématiques pour geeks presque marginaux. A Hollywood, cela aurait donné un truc avec des bons sentiments et des violons assommants.

Dans ce film anglais, tout ceci devient plaisant. A l’oeil d’abord. Le Monde de Nathan est une oeuvre magnifiquement photographiée. Nathan est un adolescent qui ne montre pas ses émotions. C’était comme ça bien avant la mort accidentel de son père. Sa mère est seule à l’élever. Le jeune homme développe cependant des qualités exceptionnelles pour les mathématiques.

Un jeune prof atteint d’une grave maladie va devenir son mentor. Petit à petit, Nathan va sortir de sa coquille bien fermée, il faut le dire. Le sentimentalisme est là mais le réalisateur a la bonne idée de ne pas tomber dans la facilité la plus inexcusable dans ce genre de films.

Morgan Matthews doit être un optimiste. Il ne lâche jamais cette corde pour tirer sur une autre et nous faire pleurer. Il est incorrigible optimiste et par les temps qui courent cela relève presque du courage. Ce n’est pas un film pour les cyniques. Le Monde de Nathan fait du bien.

Il donne à voir le meilleur de chacun. Sur l’inaltérable constat de la solitude moderne, il met de la couleur, de la joie et de l’espérance. Le récit initiatique est douloureux mais il fait naître quelque chose chez chacun des protagonistes de l’histoire. C’est souvent pour tendre vers le meilleur.

Interprété par des comédiens anglais comme on les aime, Le Monde de Nathan rend heureux, un feel good movie assez surprenant car très à l’aise avec les codes du genre et singulier dans sa mise en scène élégante. Un cours de mathématiques comme on aimerait en voir plus souvent.

Avec Asa Butterfield, Sally Hawkins, Rafe Spall et Eddie Marsan – Synergy Cinema – 10 juin 2015 – 1h50

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