Art-scène, Danse

EXIT ABOVE, d’après la tempête, Anne Teresa de Keersmaeker, Biennale de Lyon

Au sol, des marquages colorés évoquant ceux d’une piste de course. A gauche de la scène, quatre guitares et un ampli. Au centre, un grand tissu blanc d’étrange matière. Le décor de Exit Above est très dénudé. Les danseurs se changent et boivent non pas en coulisse mais contre des murs noirs apparents.
La tempête est aussi celle des arts présents sur scène. Il n’est en effet pas de style de danse prédominant dans Exit Above. Certains mouvements sont classiques, d’autres contemporains, certains relèvent plus des acrobaties.
Crédit : Christophe Raynaud de Lage

Au sol, des marquages colorés évoquant ceux d’une piste de course. A gauche de la scène, quatre guitares et un ampli. Au centre, un grand tissu blanc d’étrange matière. Le décor de Exit Above est très dénudé. Les danseurs se changent et boivent non pas en coulisse mais contre des murs noirs apparents.

Dès lors, toute l’attention du public ne peut se faire que sur les danseurs ainsi que sur les deux musiciens présents sur scène. Très vite nous apparaît une première tempête, par une agitation du tissu blanc.

Mais nous comprenons que, lorsque le tissu retombe, la tempête n’est pas finie ; elle est perpétuée par les danseurs et la musique. Il s’instaure alors une variation entre moments calmes et véritables tempêtes émotionnelles éveillées par les danses présentées sur scène. Cette variation est d’ailleurs autant perceptible dans la danse que dans la chorégraphie, mais aussi au travers de la musique accompagnant la pièce.

En effet, plusieurs répertoires musicaux sont invoqués. De la guitare sèche seule à l’électro, en passant par des chants accompagnés de guitare. La tempête semble s’élargir bien au-delà du titre.

La tempête est aussi celle des arts présents sur scène. Il n’est en effet pas de style de danse prédominant dans Exit Above. Certains mouvements sont classiques, d’autres contemporains, certains relèvent plus des acrobaties.

Tout cet ensemble amène à une véritable formation organique. Les identités des danseurs sont perceptibles à chaque moment de la pièce. Nos sens sont d’ailleurs fortement stimulés durant toute la représentation, car il n’est pas rare que l’on ne sache pas où donner des yeux tellement la scène est occupée. Si un duo de danseurs se trouve éclairé par un projecteur, il est toujours bon de scruter ce qui reste dans l’ombre, car d’autres danseurs y sont aussi à l’œuvre.

Cet ensemble organique crée ainsi une proximité avec le public. Celui-ci peut d’ailleurs être perdu face à cette tempête multiple ! C’est aussi pour cette raison que, lorsque la pièce est finie, nous nous demandons si nous avons pu saisir l’intégralité de ce que nous avons vu, et nous souhaiterions alors retourner voir la pièce.

La sortie du dessus (Exit Above) serait alors celle à laquelle nous amène la tempête, qui nous a porté émotionnellement dans les airs. Seulement, voudrons-nous prendre cette sortie ? Ou bien au contraire redescendre, une fois la tempête calmée, afin d’assister à sa résurrection ?

du 20 au 22 septembre 2023
Opéra de Lyon
Biennale de Lyon 2023

durée 1h30

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