Cinéma

It Follows

Un film d’horreur trop joli pour être honnête.

Depuis que Scream a détricoté le slasher, sous genre sanglant où des adolescents se font terrasser par des psychopathes, tout le monde sait qu’il vaut mieux être vierge pour ne pas finir découper en mille morceaux dans ce type de films !

Dans la pudique Amérique, le sexe, c’est tabou ! Gare à ceux qui s’égarent dans les plaisir de la chair ! C’est bien ce qui  intéresse le jeune réalisateur indépendant Robert David Mitchell ! Il ne fait dans la demi-mesure : si tu couches avec quelqu’un, une malédiction te tombe dessus et c’est la mort sous forme d’inquiétantes apparitions qui te suivra le reste de ta (courte) existence.

La blonde Jay en fait la terrible expérience. Son amourette avec le beau Hugh vire au drame : il lui refile la malédiction et lui explique qu’elle doit coucher avec un autre pour s’en débarrasser. Merci pour le cadeau ! Pire qu’une MST !

La demoiselle et ses amis vont donc tout faire pour contrer cette force maléfique qui rode constamment autour d’elle ! La perte de l’innocence et le pouvoir de la libido sont donc au cœur de ce film d’horreur très underground, comme si Gus Van Sant imaginait The Ring !

Un cocktail étonnant mais douteux car le cinéaste est un peu trop contemplatif et joue avec des codes visuels que l’on voit trop souvent dans les films affichés « indépendants ». Derrière son habile mise en scène, il profite donc du concept horrifique pour dénoncer au choix, l’ennui existentiel, la responsabilité des parents, la crise à Détroit ou le port des culottes bouffantes. C’est au choix !

Il réalise donc son film avec une envie de tout bousculer mais peut être au détriment du genre même. Tout ceci pourrait être qu’un prétexte à de belles images de Détroit et de beaux plans de caméra, un poil trop précieux dans ces séries B !

Il ne faut pas bouder son plaisir. C’est bien joué. Le quotidien est bien croqué. La satire hante elle aussi le film. Mais le film manque de spontanéité et d’amour pour le genre. Le postmodernisme est un peu trop appuyé. C’est un film intelligent mais qui oublie d’avoir du cœur… et des tripes à l’image !

Avec Maika Monroe, Keir Gilchrist, Lili Sepe et Olivia Luccardi – Metropolitan filmexport – 4 février 2015 – 1h35
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