Cinéma

Into the Woods

Une vraie comédie musicale, où ça chante sans arrêt, où le cinéma a bien du mal à s’adapter au format des « musical », où Disney fait franchement n’importe quoi. Ce n’est plus une forêt magique mais le Bois de Boulogne!

Car notre pauvre Meryl Streep se retrouve dans le rôle d’une sorcière bien destroy qui rêve de retrouver sa belle peau de jeunesse. Lorsque le miracle se réalise, on est plutôt en face d’un artiste du cabaret Chez Michou! On a aussi le droit de s’étonner le perruque qui finit de ridiculiser le comédie Chris Pine, qui joue un prince Charmant grotesque.

Ce ne sont que quelques détails. Into the Woods est une énormité: une comédie musicale avec toutes ses exagérations, ses fantaisies et ses insupportables tics de Broadway. L’idée est amusante: réunir plusieurs contes pour enfants pour raconter une nouvelle histoire. Le petit Chaperon Rouge croise la route de Jack et ses haricots magiques, Cendrillon, Raiponce et un couple de boulangers qui se perdent dans la forêt et provoquent toutes sortes de catastrophes!

Ca ne va pas les empêcher de chanter! Rob Marshall, responsable du très bon Chicago, n’adapte pas le spectacle de Broadway: il le recopie! Cependant le rythme d’une comédie de Broadway n’est pas tout à fait idéal pour un film hollywoodien. Coupé en deux (sans entracte), le film est bipolaire avec une première partie rigolarde puis un deuxième acte plus noir et bizarre pour un blockbuster familial. Pour faire le lien, le réalisateur fait entrer et sortir Meryl Streep qui grimace en permanence.

Disney produit mais s’offre une maladroite psychanalyse des contes qui nourrissent son compte en banque! Les ruptures de rythme sont parfois difficiles. Le ton est parfois glaçant, osant révéler les horreurs qui se cachent derrière les histoires pour nos bambins.

Des chansons étonnent donc mais d’autres horripilent. Le second degré est très mal assuré par le cinéaste, paresseux de retravailler le matériel original. Evidemment l’esthétisme bariolé ajoute au malaise, avec une production qui pille sans honte l’univers de Tim Burton. C’est un film à la dérive. On n’est plus dans une forêt mais dans un vrai désert créatif! Allez vous promener ailleurs!

Avec Emily Blunt, James Corden, Anna Kendrick et Meryl Streep – Disney – 28 janvier 2015 – 2h02

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