Cinéma

Il Boemo, Petr Vaclav, Nour films

La vie de Johnny Depp n’a rien à envier à celle de Josef Myslivecek ! Comme le célèbre Amadeus de Milos Forman, la vie des compositeurs poudrés ressemble beaucoup à celle des rock stars ! Scandales, frasques, misère et un peu de joie tout de même. Fascinant.
En 2h20, Petr Vaclav installe un puzzle qui finit par être angoissant car il répond pièce par pièce à une autre époque, la nôtre.

La vie de Johnny Depp n’a rien à envier à celle de Josef Myslivecek ! Comme le célèbre Amadeus de Milos Forman, la vie des compositeurs poudrés ressemble beaucoup à celle des rock stars ! Scandales, frasques, misère et un peu de joie tout de même. Fascinant.

Le Tchèque Petr Vaclav a une passion pour ce compositeur méconnu mais qui a inspiré Mozart. Il avait fait un documentaire et désormais Il Boemo a son film pour une solide réhabilitation de son génie.

Arrivé à Venise, ce jeune Tchèque va connaitre la gloire et la décadence en quelques années. Il découvrira le prix du succès et aimera beaucoup de femmes et mourra douloureusement de la syphilis.

Finalement nous sommes sur un biopic assez classique avec une type qui part de rien, qui arrive à tout et qui finit par devenir un paria, perdu dans l’oubli. Alors, le réalisateur lui offre un film épique.

Nous sommes pourtant dans les salons feutrés. Les regards des uns et des autres sont des missiles à longue distance. Les masques cachent les pires veuleries. Les parties de jambes en l’air sont des opportunités sociale et artistiques.

Très vite le jeune Myslivecek va comprendre les règles du jeu, mais la partie va se révéler plus dangereuse que prévue. L’artiste face à l’aristo : le refrain est connu mais le traitement sec du cinéaste fait de Il Boemo, une œuvre assez incorrect.

Le film parle bien entendu du rôle et de la condition de l’artiste et fustige dans des scènes rudes les élites, bien installées dans la médiocrité et le snobisme. Plus attentif, on devine aussi de magnifiques portraits de femmes autour du musicien.

Comme lui, elles semblent prises au piège dans une société sclérosée. En 2h20, Petr Vaclav installe un puzzle qui finit par être angoissant car il répond pièce par pièce à une autre époque, la nôtre.

Heureusement, il y a toujours la musique. Le lyrisme transpire finalement de la musique vers la mise en scène. La douceur des images n’est qu’un leurre. Elle évite de nous manger la méchanceté en pleine face. Il Boemo n’est pas du tout classique : c’est une trappe qui nous fait tomber dans un charmant bain musical et un constat amer. Mais tant qu’il y a la musique…

Au cinéma le 21 juin 2023
Avec Vojtěch Dyk, Barbara Ronchi et Elena Radonicich
Nour films – 2h20

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