Je ne sais pas vous, mais moi, quand je vois que Paul Thomas Anderson (réalisateur de There Will Be Blood en 2007 et de The Master en 2012) sort un film, et en plus avec Leonardo DiCaprio, je fonce au cinéma ! Surtout quand les affiches proclament partout en ville « visionnaire, hilarant et bouleversant » et quand, d’après AlloCiné, les critiques professionnels lui décernent la note royale de 4,8/5 ! Je ne voudrais pas gâcher la fête, mais je ne comprends pas trop à quoi sert ce film.
Si c’était un devoir de philo, le sujet pourrait être « Révolution et parentalité », avec comme problématique : la révolution est-elle compatible avec la parentalité ? ou encore, Devenir parent est-il révolutionnaire ?
Car les enfants bouleversent votre vie, c’est un fait. C’est ce que vont comprendre les protagonistes de cette histoire : Perfidia Beverly Hills (Teyana Taylor), une femme rebelle et indépendante qui veut changer le monde, quitte à exercer la violence, Bob Ferguson (Leonardo DiCaprio) son mec – un peu plus mesuré qu’elle – et leur ennemi juré, le colonel Steven J. Lockjaw (Sean Penn).
Dans ce film, les révolutionnaires sont ridicules, qu’ils soient progressistes ou réactionnaires extrémistes . On retiendra la scène où DiCaprio cherche à joindre son organisation clandestine : après la musique d’attente de rigueur dans les administrations, il en est réduit à demander à parler au supérieur de l’opérateur téléphonique qui pinaille et exige un mot de passe avant de prendre en charge son appel !
De l’autre côté du spectre, ce n’est pas mieux : la société secrète suprémaciste s’appelle le Christmas Adventurers Club, c’est tout dire !
Leonardo DiCaprio est toujours aussi bon comédien et nous émeut comme il veut quand il veut. De son côté, Sean Penn surjoue le méchant militaire torturé, tic de mâchoire et boitillement compris. Mais même si le réalisateur appuie ses références au Big Lebowski des frères Cohen, il ne parvient pas à être aussi drôle qu’eux. Les USA montrés par Paul Thomas Anderson sont assez effrayants, avec cette police surarmée qui outrepasse ses droits et exerce une violence débridée au service de son racisme, tandis que les pauvres gens bricolent comme ils peuvent pour résister à cette machine de guerre dégénérée. « On est assiégés depuis des siècles ».
Pour le reste, on a un peu une impression de déjà-vu à chaque scène, ce qui est regrettable pour un film qui affiche un budget à 140 millions de dollars ! On est assez loin de la densité de Civil War d’Alex Garland, par exemple. Ce n’est pas qu’on s’ennuie mais c’est un peu long quand-même… Comme cette scène de poursuite où – malgré le vrombissement des moteurs et les carlingues qui tremblent – on a l’impression que les voitures roulent au ralenti.
Au cinéma le 24 septembre 2025
Durée : 161 minutes
Warner Bros. Pictures

