La déception est d’autant plus grande que Judith Chemla a un talent fou. Elle chante en araméen, en anglais comme en français ou en arabe. Ses voyages comme ses rencontres l’inspirent. Elle transporte au gré d’un répertoire sans frontières.
Lucide sur le conflit, il s’égare dans l’éloge du devoir accompli et du sacrifice du soldat. Il est moins critique que dans Mémoires de Nos Pères et Lettres d’Iwo Jima. Son film devient répétitif et s’enferme dans la logique du héros.
En choisissant la forme épistolaire, il évite toutefois l’écueil du pensum bouffi de nostalgie larmoyante. Sans rien renier, ni rien céder au pathos, il reconstitue une histoire en pointillé qui n’a sans doute pas été la plus intense de son existence, mais qui l’a bouleversé profondément.