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Zombis enquête sur les morts vivants

Ils sont partout. La contre culture n’a pas vu l’invasion se répandre dans les médias. Un scientifique décide de revenir aux sources d’un mythe contemporain. Dépaysant et inquiétant.

Médecin légiste, spécialisé dans l’étude des restes humains, Philippe Charlier se pose des questions d’ordre historique et scientifique sur un sujet très à la mode: le mort vivant. Il a toujours donné son point de vue sur des questions un peu éloignés de sa spécialité néanmoins ce médecin sait écrire et la première chose que l’on apprécie dans son enquête, c’est son voyage.

Il est parti à Haïti. C’est là bas que commence l’aventure ténébreuse des zombis. Entre le vaudou béninois et le catholicisme, les hommes conjuguent leur religion avec la mort et la peur. Sur l’île, les morts ont une place à part, au milieu des vivants. La mort n’est pas une fin. Le vrai drame c’est perdre son libre arbitre, assister à sa mort sans pouvoir profiter de la paix éternelle. Le zombi est une peine finalement pire que la mort!

On peut donc être la victime de sectes secrètes qui vous condamne à devenir zombi. Philippe Charlier fait des rencontres mystérieuses lors de son séjour. C’est franchement étrange. Il parvient à nous faire sentir les souffrances d’un peuple, traumatisé par l’Histoire mais aussi le récent tremblement de terre qui a rasé la capitale.

Philippe Charlier va bien entendu s’interroger de manière logique sur le mythe. Il va découvrir l’importance d’un poisson hautement toxique. Il va se confronter à des sorciers, garants d’obscurs rituels. Dans ce dédale d’émotions et de violences, le zombi est une sentence sans appel. Le scientifique nous fait bien sentir le poids de la tradition qui pèse sur le peuple et raconte les faits qui sont à la base de ce mythe qui a inspiré Hollywood puis un certain George Romero qui va démocratiser le mort vivant, loin d’Haïti.

Ce qui est amusant dans son récit, c’est bien l’impression que l’auteur se fait aspirer par les croyances locales. Il nous perd entre deux mondes. C’est parfois un peu confus mais on devine l’émotion, première chose qu’il manque à un zombi.

Tallandier – 224 pages

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