Cinéma

Victoria

Houlala, une comédie française réussie… il ne faudrait pas rater ça: c’est très rare. Donc précieux.

Allez, on commence par les défauts. Victoria se termine mal… enfin bien… enfin en contradiction un peu avec l’ensemble du second long métrage de Justine Triet, après le très original La Bataille de Solférino. Là encore c’est le portrait d’une femme en crise, mais cette femme est jouée par Virginie Efira, et cela fait toute la différence.

La blonde est d’habitude pétillante et il est difficile de ne pas se laisser charmer par sa beauté naturelle. C’est une belle fille qui a su montrer qu’après animatrice, le métier de comédienne lui allait plutôt bien. Là,c’est simple: elle est incroyable. Elle joue donc Victoria, avocate qui frise le burnout, entre un ex mari envahissant, deux gamins remuants et des plans cul un peu pathétiques. Elle enchaîne des cigarettes pour oublier la vacuité de son petit monde et ne voit même pas que plaider pour un ami peut se révéler dangereux…

Heureusement pour elle, elle croise sur son chemin (de croix), Sam, un ancien dealer dont elle fut l’avocate, qui se met en tête de l’aider dans sa vie tumultueuse. Il se révèle beaucoup plus habile qu’elle le pensait. Les apparences sont trompeuses et c’est ce qui fait tout le sel de ce film vif et capricieux.

Il fuit les standards de la comédie. Il s’installe sur un malaise mais profite des personnages pour en échapper de nouveau. C’est une oeuvre qui, à l’image de son personnage central, fuit tout le temps. La réalisatrice ne veut pas rester en place et se laisser aller à un truc plan plan (d’où un final un poil décevant). L’énergie face au désespoir est communicative dans ce film faussement comique.

On rit, on pleure, on s’agace, on s’étonne. Les émotions se succèdent mais le film ne peut pas laisser indifférent. On pourrait voir une version comique de l’oeuvre de Desplechin. Il y a quelque chose de littéraire dans les dialogues excellents et en même temps, la description du quotidien et de l’époque sont presque terre à terre.

Comme le personnage de Victoria, on est un peu paumé. Mais c’est plus facile à vivre pour le spectateur, qui n’a pas à supporter toutes les contrariétés de l’existence, d’un point de vue personnel et professionnel! Franchement, on est bluffé par ce portrait rapide et clairvoyant. Car la zizanie est finement organisée pour que le film devienne un portrait plus universel et optimiste. Il y a Virginie Efira mais le reste du casting est pas mal non plus pour nous combler. Victoria est un réussite bien de chez nous. Le burlesque peut se trouver n’importe ou dans nos vies. C’est ce que rappelle avec beaucoup de charme, ce film atypique!

Avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud et Laurent Poitrenaux – Le Pacte – 14 septembre 2016 – 1h36

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