Cinéma

Vice Versa

Pixar au meilleur de sa forme. L’émotion, élément central du film mais aussi du cinéma: une belle idée pour un dessin animé coloré qui en a dans le ciboulot.

Les artistes de Pixar sont souvent traités de grands enfants. Ils jouent là dessus. Les chemises à fleurs de la star du studio, John Lasseter sont légendaires. Néanmoins ce sont de redoutables business men. Ils sont garants de l’enfance, de ses joies, ses peurs et même ses désillusions. Depuis Toy Story, ils fouillent régulièrement grâce aux nouvelles technologies le monde merveilleux, imaginaire et dingue de l’enfance avec une originalité qui amuse autant les petits que les grands!

Depuis quelques années Pixar s’est acoquiné avec Disney et on a pensé un temps que le studio avait décidé se consacrer au commerce et rien d’autre avec la saga Cars ou Rebelle, plus proches des cahiers des charges de la grande entreprise dirigé par Picsou. Vice Versa nous rappelle en couleurs que Pixar est un succès commercial mais aussi artistique.

Pete Docter est à la manoeuvre. Auteur de Monstres et Compagnie puis de Là-Haut, il est l’une des personnalités fortes du studio, cultivant une mélancolie dans le récit doublé d’efforts graphiques incroyables. Il amène de la nouveauté et de la réflexion dans toutes ses oeuvres, qui forment un tout autour de l’enfance.

Logiquement il plonge au plus profond de l’âme enfantine avec les émotions qui régissent la vie de Riley, 11 ans, obligée de déménager du Minnesota à San Francisco. Joie dirigeait toute la vie de la jeune fille. Mais tristesse commence à prendre de l’importance tout comme Colère, Dégoût et Peur.

San Francisco n’est pas une ville choisie au hasard. Vice Versa est un super trip coloré. Rarement les couleurs furent aussi criardes et importantes dans un dessin animé. L’esthétisme est psyché et les émotions semblent échappées des années 60 avec leur look détaillé, emprunté à Mad Men.

Si le récit est classique, rien ne l’est dans ce dessin animé qui a le grand mérite de ne pas mettre en avant de méchant ou de nemesis cruel. C’est juste une course poursuite dans la tête d’une gamine qui grandit et qui doit enterrer son enfance. Les psys de tout bord vont se régaler avec ce film, « Voyage Fantastique » revu et corrigé pour les plus jeunes.

Vice Versa aborde de nombreux sujets avec une virtuosité sans aucune comparaison. C’est drôle, poignant et cela nous touche. Le dessin animé convoque les souvenirs des plus grands, ravis de retomber en enfance et explique peut être des choses aux plus jeunes, qui resteront de toute manière hypnotiser par les idées folles et les personnages caractériels du film.

Pour faire la fine bouche, il y a peut être quelques répétitions dans le scénario mais c’est d’une intelligence incroyable, qui force le respect, entre contraintes commerciales et réflexions d’une pertinence époustouflante. Un film sur le cerveau d’une intelligence stupéfiante, vous n’allez pas rater ça quand même!

Disney – 20 juin 215 – 1h34

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