Folk

Trauma

La petite Béatrice Martin aime bien les gros poilus du rock qui ont tout fait et tout vu. Elle rend pourtant un hommage un peu mou !

On n’en doutait pas une minute : Cœur de Pirate a bon goût. Avec sa tronche de midinette un peu trash (ho les gros tatouages), la Canadienne a rencontré le succès avec des chansons simples mais singulières, un peu loin du lissage commercial.

Francophone, elle a malgré tout une solide culture américaine ce qui a peut être provoqué cette différence plutôt agréable. Pour son album de feignasse, euh de reprises (pardon, ce n’est pas vrai ses titres ont servi pour la BO d’une série canadienne), elle convoque donc des noms prestigieux comme les Stones, Lee Hazlewood ou Bill Withers. Pas mal.

Femme de son époque, elle est aussi branchée sur les stars ombrageuses qui hantent le rock. La blondinette se veut farouche. Elle reprend Amy Winehouse et Pete Doherty, deux joyeux drilles de la descente aux enfers.

Mais tout cela reste étrangement sage. Ca devrait dépoter. L’âme damnée du rock’n’roll aurait dû s’installer dans cet album à la pochette mortuaire. Elle aime les monstres sacrés, un peu toxiques, qui abordaient le rock d’une manière radicale. Sa nostalgie, qui fait son charme, ramollit un peu les reprises, finalement trop apaisées par sa voix si douce. Elle choisit le dépouillement pour célébrer ses idoles mais cela finit par un peu ennuyer. Une certaine saveur un peu crade finit par manquer. Reste le charme de l’interprète…

Barclay – 2014

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