Musique, Pop

So there

Binoclard talentueux, Ben Folds et son piano continue de s’aventurer dans des contrées très différentes. Il n’a peur de rien et c’est ce qui fait tout le bonheur de cet album un peu bordélique.

Ben Folds est une sorte de punk qui écouterait Gershwin ou Randy Newman. Il voudrait bien tout casser mais il a trop de respect pour la musique et ses instruments pour démonter la baraque. Il est donc au début des années 90, un pianiste grunge tout à fait abordable.

Car son sens du lyrisme est tout simplement incroyable. Avec son groupe le Ben Folds Five, il réalise des albums sauvages mais à l’écriture astucieuse et mélodique. Difficile de ne pas craquer devant ses hymnes post adolescentes où il décrit l’Amérique de l’ennui, farfelu et jemenfoutiste.

Au fil des ans, le musicien est devenu plus exigeant et touche à tout. Plus discret aussi. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas sorti de disque. De ces années, il revient avec un album qui effectivement s’amuse entre pop débridée et symphonie assumée.

Une belle symphonie en trois actes où le pianon donne le ton. Où toutes les influences sont citées plus haut. Un beau moment de calme et d’harmonies. On est loin du chroniqueur amusé de l’existence! On admire en tout cas le chef d’orchestre qui profite de toute l’ampleur de l’orchestre de Nashville. Il fait joujou avec les cloches et les cordes qui se tendent à son bon vouloir.

Pourtant on appréciera encore le rigolo pianiste et sa musique de chambre sur les huit titres avant les trois mouvements de musique classique. Il se moque de lui, de tout et de rien avec sa gouaille musicale si aigre douce. Il tente des choses mais reste fidèle à lui même. A bientôt trente ans de carrière c’est pas mal de pouvoir se vanter de cela. En tout cas un disque parfait pour commencer doucement l’année!

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