Art-scène, Théâtre

Sauver la peau, David Léon, Théâtre Ouvert

Manuel Vallade © Christophe Raynaud de Lage
Manuel Vallade © Christophe Raynaud de Lage
Trop noir et minimal
Un homme seul sur scène avec pour unique décor une image projetée derrière lui et un immense miroir brisé à ses pieds. La lumière se propage aussi progressivement que sa voix se fait entendre. De façon brute et hachée, il relate sa démission de son poste d’éducateur spécialisé pour enfants psychotiques, un métier intimement lié avec sa tragique histoire familiale, puisqu’il a vécu le suicide de son frère adolescent, également atteint de troubles psychiques.

L’aveuglement, le déni, et l’incompréhension face à ces pathologies au sein des institutions spécialisées autant que dans sa propre famille le consternent, car ces comportements, à force de maladresses, accentuent la solitude des malades et aboutissent parfois à des drames, des « crimes de l’esprit ». Un sujet grave, dont il est certainement utile de parler mais fallait-il, pour autant, en faire une représentation aussi minimale que désolante ? On regrette les partis pris de David Léon et d’Hélène Soulié de ne pas avoir prévu une seule note de légèreté, un seul grain d’humour, même noir, ni la moindre lueur d’espoir ou de beauté; arrêtés au stade de la lamentation, comme si leur œuvre était inachevée ou si l’on devrait tous être aussi fatalistes. Manuel Vallade, bien seul sur scène, réalise toutefois une vraie  performance, avec un monologue d’une heure dix qu’il parvient à rythmer du seul instrument de sa voix et par une bonne occupation de la scène.

Jusqu’au 14 février 2015

au Théâtre Ouvert

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