Cinéma, DVD

Pixels

Sur le papier, c’est franchement tentant: l’univers geek à travers le regard du papa de Gremlins! Sur la pellicule, cela donne un truc tout nul plombé par un Adam Sandler en petite forme, à peine drôle.

Chris Columbus vieillit. Au début il était bourré de bonnes idées. Cela a donné le scénario de Le secret du Labyrinthe, de Gremins ou des Goonies. Il a aussi réalisé des petits films sympas comme Une Nuit de Folie avant de devenir un fabriquant de spectacles pour ados avec les deux premiers Harry Potter ou Percy Jackson. En vieillissant le scénariste brillant travaille sur des films de studio sans grande saveur.

Adam Sandler lui aussi vieillit. Il continue pourtant à défendre un humour potache et des idées humanistes. Ses films sont un affront au bon goût mais on adore son coté sale gosse, éternel scato américain fier d’être crétin. Il pousse le bouchon si loin que cela dépasse la vulgarité pour une forme peu identifiable de la subversion.

Les deux hommes pouvaient nous offrir quelque chose de joyeusement régressif. Surtout qu’ils voulaient s’attaquer à l’univers des geeks, des grassouillets qui restent devant leurs jeux vidéo, les nerds qui pourtant ont pris le contrôle de la culture populaire depuis bientôt une décennie.

Pixels est donc un hommage appuyé aux débuts de la culture geek et des premiers Atari. Une bande de grands gamins d’une quarantaine d’années deviennent les sauveurs de la planète lorsque des envahisseurs prennent la forme des premiers jeux… ils sont les seuls à connaître les points faibles des aliens.

Et tous les points faibles d’un scénario bâclé sont au rendez vous. A part les quatre personnages centraux, tous les autres sont des pantins. Le récit n’a aucun rebondissement. Les aliens donnent rendez vous à leurs adversaires: comme tactique d’invasion, on a vu mieux. Les blagues sont éculées et sans surprise.

Les comédiens ne sont pas concernés. On peut juste voir que le régime de la belle Michelle Monaghan marche un peu trop bien. Que Adam Sandler devient le comédien le plus mauvais du Monde. Que un directeur de la photographie, c’est un métier! Que les effets spéciaux ne doivent pas forcément faire mal aux yeux! C’est moche et sans intérêt.

Les deux têtes pensantes (pas sûr) du projet sont à coté de la plaque et ridiculise l’univers qu’ils voulaient célébrer. On aime bien les nanars. Mais celui là n’a rien de glorieux. Juste une pompe à fric qui s’essouffle trop rapidement. Effectivement un pixel c’est la place qu’il faut pour écrire cette chose informe, décevante et un peu honteuse!

Avec Adam Sandler, Michelle Monaghan, Kevin James et Josh Gad – Columbia – 2015

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