Musique, Pop

Outside 1.

Si je dois me souvenir d’un disque de Bowie, je serais assez tenté de citer 1.Outside, un drôle d’album bidouillé, pas parfait, qui marquait tout de même le retour de Bowie… avec Brian Eno !

En 1992,  David Bowie épouse le mannequin Iman et profite de la cérémonie pour renouer avec le producteur qui lui a offert sa triologie berlinoise. Les retrouvailles donneront ce drôle de disque concept qui devait être le début d’une nouvelle trilogie autour d’une société futuriste et d’une curieuse idée : l’Art crime.

Tout cela était bel et bien fumeux mais on sentait revenir le David Bowie qui veut en découdre avec les idées préconçues et qui n’a pas peur de se mettre en danger. Durant les années 80, il s’était comme pas mal de ses copains, pris les pieds dans le mauvais goût. Il se cachait même dans un obscur groupe de rock, Tin Machine. Mais ça bouge dans les années 90. Les crasseux et les marginaux prennent le pouvoir.

A cette époque, la techno se battait ardemment avec le rock. Prodigy cartonnait par exemple. En 1995, e rock ombrageux lui ne se remettait pas de la mort de Kurt Cobain. Bowie lui concentre tout cette rivalité dans ce disque de déglingués.

Car Bowie et Eno expérimentent à nouveau. Il y a des défauts devenus désormais folkloriques.  En 1995 on voyait la fin du monde parce que la fin du 20e Siècle approchait. l’ambiance « 1984 » est assez caricaturale mais l’aliénation est un thème cher à Bowie, insaisissable et rebelle face aux modes ou aux mœurs !

Brian Eno est lui aussi tout excité : Il a métamorphosé U2, groupe Irlandais généreux en monstre médiatique aventureux avec deux albums uniques, Achtung Baby et Zooropa ! Avec Bowie, il a totalement confiance et se jette dans les dissonances et les patchworks sonores. A l’époque, les deux hommes admirent Nine Inch Nails et les voilà donc tous les deux face à un genre barré : le rock industriel.

Entre les côtés martiaux et le souffle épique, le disque conjugue tous les plaisirs de l’artiste entre le cinéma, la littérature, la psychologie et bien entendu la musique. Il y a des mélodies redoutables et des bizarreries tout droit sorties du bocal scientifique de Brian Eno, jamais avare en tentatives vibrantes et recherches  sonnantes. Bowie hurle I’m deranged sur l’un des meilleurs titres de sa carrière : il a totalement raison. Ce costume de fou à la clairvoyance évidente, de marginal épanoui lui va si bien. Ca résume parfaitement sa vie! Ce disque inégal (comme une bonne vieille série B) condense sa folie qui a fait sa réputation et son immense talent!

BMG – 1995

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