Folk, Musique

Only silence remains

Bizarre, vous avez dit bizarre? Comme c’est bizarre!

Il faut dire que l’on tient là un disque d’une artiste rare puisque Christine Ott est une spécialiste des Ondes Martinot! Vous pouvez faire un tour sur Wikipédia qui vous dira tout sur cet objet sonore non identifié. Mais conservez tout de même le mystère car le second disque de Ott est étrange.

Elle a travaillé avec des pointures françaises comme Les Têtes Raides ou Yann Tiersen. Elle a composé déjà un premier disque il y a sept ans. Elle se consacre à des ciné-concerts. Elle est habitée par son instrument fétiche et c’est ce qu’on entend dans Only silence remains, titre évidemment ironique mais qui souligne aussi la délicatesse défendue par Christine Ott.

On entendra évidemment le piano, véritable voute de ce nouvel effort mélancolique et d’une douceur qui finirait par nous mettre une petite claque. Cela nous entraîne vers des pensées douces amères. La compositrice met beaucoup du sien pour la musique soit la notre. Une très bonne idée qui passe par une radoucissement des moeurs.

Ne pas se fier à la pochette presque lugubre et des titres un peu angoissants. Christine Ott profite de la même profondeur existentielle qu’un Joe Ishiashi et des petits coups de folie empruntés à quelques géants du jazz. En tout cas ce n’empêche pas le lyrisme. Effectivement le cinéma a son importance dans le rapport musical. C’est un paysage qu’elle nous propose. Une version minimaliste et astucieuse de Hollywood et ses projets fous, lunaires, extraordinaires!

On visite. Ce n’est pas une attraction.  Peut être est ce un musée à première vue avec ces drôles de sons sortis d’imposantes machines? Mais petit à petit on serait plutôt dans une maison hantée. On est dans le noir et gris de l’existence. On joue sur le spleen et la création. On devine de belles choses et de grands malheurs. C’est une musique idéale pour accompagner nos pensées secrètes.

On se fait donc une copine avec ce disque instrumental assez dense. Il y a une ambiance funambulesque, entre rires et larmes, entre rage et apaisement. C’est un disque qui trouve sa cible sans problème: notre coeur. Touchant!

Gizeh Records/ La Baleine – 2016

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