Cinéma

Les Combattants

Il  y a la crise et le chômage. Arnaud aime particulièrement sortir avec ses amis. Rigoler. Glander au bord de l’eau. Il pourrait peut être travailler dans l’entreprise familial mais il est encore à l’âge des possibles. Un peu paumé. Un peu con. Un peu naïf. Un peu rêveur.

Un adulte naissant qui va rencontrer Madeleine (épatante Adèle Haenel) qui veut elle absolument faire l’armée. Elle envisage le pire. Pour elle, la fin du Monde est proche et il faut à tout prix se préparer. Son regard est dur. Elle est tendue. Toujours sous tension, son agressivité impressionne. Sa féminité bien est cachée mais Arnaud n’est pas insensible à cette drôle de « survivaliste »…

Deux âmes en peine qui vont se découvrir et se dompter! Le récit n’est pas nouveau mais il a le mérite de conjuguer tout ce que l’on peut aimer dans les premiers films français. Une fantaisie. Ou une liberté. Que cherche autant le réalisateur que les deux personnages centraux des Combattants.

Chacun à leur manière, ils luttent en effet contre le catastrophisme, les galères et surtout l’ennui qui devient de plus en plus existentiel. Tout est raconté avec une légèreté agréable et lumineuse. C’est un film qui se passe au bord de la mer… les chemins de traverse y sont nombreux et Thomas Cailley s’y aventure avec un vrai plaisir de la découverte. Le cinéma est une affaire de sensations.

Il arrive avec une facilité déconcertante à nous replonger dans les premiers émois, le passage à l’âge adulte, l’incompréhension et les doutes. Pourtant le film est une comédie qui refuse toute démonstration. Avec son extravagance et sa délicatesse, le film est une histoire d’amour, atypique, drôle et sensible.

Pour Cailley, l’amour est une guerre, une fuite, une alliance avant de devenir une réalité pour les deux protagonistes de ce petit film culotté, qui fait du bien au coeur et à la tête. Il semble partir un peu dans tous les sens, un peu perdus comme Madeleine et Arnaud. Mais derrière cette fougue, il y a des vérités qui ressortent. Une belle leçon. Un probable beau souvenir de cinéma !

Avec Adèle Hanael, Kevin Azais, William Lebghil et Brigitte Rouan – Haut et court – 20 août 2014 – 1h30

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