Art-scène, Danse

Le sacre du printemps, SHE SHE POP et leurs mères, au Théâtre de la Ville les Abbesses

sacre

Collectif féministe fondé en 1998 et basé à Berlin, SHE SHE POP organise des spectacles sans metteur en scène, ni auteur, ni acteur.

Pour « LE SACRE DU PRINTEMPS », ils mettent en place un rituel, entre témoignage, pièce de théâtre et ballet (ni tout à fait l’un ni tout à fait l’autre) et interrogent les notions de « victime » et de « sacrifice » dans une perspective féministe, en témoignant de leurs souvenirs d’enfance et en convoquant les souvenirs de jeune mère de leurs propres mères… le tout sur la musique du ballet de Stravinski (ballet qui illustre le mythe sacrificiel de jeunes vierges qui, avant de mourir, dansent pour la communauté un hommage à la Terre printanière).

Quatre membres du collectif (3 femmes et 1 homme) ont réalisé des interview vidéo de leur mère où chacune résume d’abord son parcours de vie de femme, puis se prête à la danse et à la confession. Un designer et un chorégraphe sont venus compléter l’équipe. Ce sont seulement les images et les voix des mères qui nous parviennent. Leur présence seulement « virtuelle » autorise chacune à raconter ses souvenirs, des plus ingrats aux plus tendres. Un second artifice met le récit à distance et évite l’impudeur de tout dévoilement autobiographique: chacun raconte des souvenirs qui ne sont pas les siens , mais ceux d’un autre membre du chœur, sur le mode: « l’une d’entre nous, dans telle circonstance, a dit ceci »…

Les moments les plus réussis sont ceux des confidences qui font mal, des aveux d’un sentiment de sacrifice mal compris ou mal assumé. On (le collectif et nous, public) s’approche tout près, avec émotion, de l’ambiguïté des amours maternel et filial.  A ce propos les SHE SHE POP déclarent: « Cela n’a pas été facile de prendre la décision de faire une pièce avec nos mères. (…) mais nous, SHE SHE POP, aimons bien les sentiments désagréables; la gêne, la honte, la peur. Nous aimons travailler avec ça. » Et c’est une bonne raison de s’intéresser à leur travail, car ils grattent là où ça fait mal et nous propulsent loin de notre zone de confort.

 

Du 20 au 24 octobre 2014

au Théâtre de la Ville-les Abbesses.

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