Pop

If…

La beauté triste de If…est impressionnante. Avec le moral dans les baskets, ce disque pourrait tout de même vous rendre heureux.

Vous n’aimez pas la grisaille d’hiver ? Ca vous annule toute envie d’optimisme ? Ca vous mine le moral ? Vous avez le verre à moitié vide ? Vous êtes sinistre ? L’hiver vous abime et la morosité est la pire des maladies de cette saison ?
Alors, si vous tombez sur le disque de Bill Ryder Jones, ne le mettez pas sur votre platine ! Une très mauvaise idée si la tristesse rôde autour de vous. Car l’ancien guitariste de The Coral n’a pas réalisé un disque avec de la vitamine C ainsi que des idées rondes et chaudes !

Inspiré par un roman d’Italo Calvino, le guitariste ne va pas faire dans le rock vintage mais dans la musique classique avec un soupçon de pop. Une musique de chambre calme et sombre. Un ombrageux disque romantique.

Bizarrement on pense aux musiques de films de Darren Aronofski (« Requiem for a dream » ou « The Fountain ») et à des ritournelles presque médiévales. Les références sont un peu austères. Elles révèlent une qualité d’écriture fascinante.

Bill Ryder Jones, copain d’Alex Turner (patron pointu des Artic Monkeys) et Graham Coxon (guitariste capricieux de Blur), apprécie les nuances et les harmonies. Son disque est une bande son, une musique originale d’un bouquin. Mais surtout il nous la propose avec une simplicité étonnante.

C’est d’un lyrisme inattendu. L’orchestre a de l’énergie à revendre sans en mettre plein les oreilles. Au contraire, les parties chantées sont aussi rares qu’importantes. Elles accrochent un peu plus notre attention puis notre affection.

Bien entendu, ce n’est pas joyeux. On utilise souvent le mot mélancolique pour décrire de la musique. Ici, c’est l’adjectif idéal. C’est lancinant, introspectif et triste. Pourtant l’éclat est lumineux. La lumière est rasante mais sensationnel : ce disque fait vibrer.

Les suspensions et les hésitations suggérés par le titre de l’album sont les secret de la grande réussite de ce disque élégiaque, d’un autre temps, où il ne faut pas lutter contre l’atermoiement: il est la plus belle source d’inspiration !

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