Musique, Pop

Foreverland

Le plus francophile des auteurs britanniques est de retour. Après une longue de période de calme, il remet à jour toute sa formule de pop sous forme de musique de chambre. Toujours aussi plaisant!

Neil Hannon adore la France. Celle de Victor Hugo, de Napoléon ou des actrices plus récentes. Il aime les romans épiques. Il aime l’emphase des orchestres et l’élégance des violons. Il n’aime pas la facilité et la laideur. Il compose depuis plus de vingt ans des douces harmonies pour croquer ses contemporains à la manière des Monty Pythons. C’est un dandy impertinent et un musicien comme on en fait peu, fan de Scott Walker et de Jacques Brel!

Ce type bien sous tout rapport s’est fait plus rare ces derniers temps. Il s’est marié et gère désormais sa petite entreprise pour produire ce qui lui plait! Il retrouve donc le nom de son groupe fétiche pour retourner à ce qu’il sait faire de mieux: de la pop de salon, avec violons et choeur! Toujours aussi loin des tendances.

Pourtant il opère un petit retour en arrière puisque ce onzième disque est plus économique et minimaliste que les autres. Plus de lyrisme et moins de refrains entêtants. Cela n’empêche pas le disque d’être abordable. Bien au contraire. C’est un ravissement. Un divertissement pédant. Une petite pépite musicale.

Comme d’habitude, il y a des textes décalés, à l’humour acerbe accompagnés des clavecins, des harpes, des cordes et des cuivres pour nous faire croire que le romanesque peut être une affaire très actuelle! Comme toujours, c’est poignant et poilant. Neil Hannon est un grand chanteur (de petite taille comme Napoléon qu’il chante en tout premier), qui vit littéralement chacune de ses chansons.

Il réalise à chaque fois le même album, mais toujours avec des nuances. Avec le temps, son écriture devient essentiel car il est l’un des rares auteurs à se répéter avec un certain génie et une classe sans nom, qui plait tant aux chanteuses françaises qui lui réclament des ritournelles passionnées et dérisoires.

Neil Hannon nous fait aimer le trop plein et les joyeusetés baroques. Il prête des émotions que l’on connait tous à des grands de l’Histoire, il fait de la pop avec un orchestre. Il ne fait rien comme les autres: c’est pourquoi chaque sortie d’un de ses albums est une vraie fête!

DCR – 2016

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