Vu à la télé

Et il est où mon reportage sur la galette !?! 

galette

Ah non mais là trop c’est trop, ah non mais là y’en a marre !

Ok d’accord, le monde avance, le monde bouge, on digitalise, on twitte, on numérise, on hologrammise, on étale sa vie sur les réseaux sociaux, on informe, on surinforme, on déforme, on rétabli, on dément, on s’excuse, on selfie, on youporn, on gangbang, on soufflette, on binchdrink, on burn-out, on running, on textote, on penelopegate, on Donald Trump qui guette, on Netflix, on vod, on brunch, on lunch, on dej, on même quand on n’a rien à dire on donne son avis sur tout et n’importe quoi, on sans gluten, on radicalise, on mariage pour tous, on smartphone, on uberise, on ironise, on moque, on sillicon valley, on primaire à gauche, on primaire à droite, on rip, on dérape, on rap, on r’n’b, on nrj music award, on deezer, on spotify, on tablette, on clash royal, on fifa17, on stand up, on one man show, on sms surfacturé, on call of duty, on xbox, on ps4, on appli, on instagram, on facebook, on flickr, on erasmus, on master2, on bts, on brevet blanc, on sans applicateur, on domotique, on se gare sans les mains, on gps, on voyage privé, on air B’n’B, on trek, on trinque, on trique, ok d’accord, le monde avance, le monde bouge, OUI mais moi, médiatiquement, moi j’ai besoin de repères ma bonne dame.

Et c’est bien gentil tout ce bordel, mais entre deux conférences de presse de Fillon, entre deux meetings dont un virtuel de Mélanchon, entre deux débats sur les plans B, entre l’agitation d’Elise Lucet, entre deux matinales radio, entre deux articles de Konbini pour savoir où est le Pop, entre deux critiques des Inrocks pour savoir où est le cool, entre deux articles de TETU pour savoir où est le Poppers, entre deux articles d’Entrevue pour savoir où sont les poules, moi, oui, moi, je fatigue, je m’épuise, je cerveau trop actif, je beaucoup trop de réflexions pour moi, moi, oui, moi, je veux mon reportage sur la galette, c’est la saison, on va arriver en mars que pas une foutue chaine de télé n’aura fait ne serait-ce que 30 secondes pour mettre en avant, comme au « bon vieux y’a pas si longtemps » :

  • Le brave pâtissier du fin fond du Jura qui fabrique encore sa frangipane comme on le faisait au 14ème siècle, avec des restes de miettes de pain dur, moulé au sabot, tout à la main, en prenant appui sur un vieux grimoire écrit à la plume de cigogne par Frangipane 1er, en 1378 après JC (Pas Vandame, l’autre, Christ j’sais plus quoi), ancien Duc du comté des Vosges, et artisan boulanger à ses heures, dans un JT de 13h, aux alentours de 13h29 quand tu commences à piquer du pif au-dessus de ton café tiède !

 

  • L’entrepreneur bien français madame, qui, en banlieue sud d’une contrée du Nord ou de l’Est ou de l’Ouest, on s’en fout c’est pas le sujet, te fait découvrir qu’il est le seul, oui madame, le seul, à fabriquer avec l’appui des cotorep de la ville, les emballages plastiques de galettes pour le mooooonnndddeeee entier, en réutilisant l’équivalent de seulement 3 semaines de recyclages ménagers d’une population d’une ville grande comme Carcassonne, j’aurai pu prendre Valenciennes ou Clermont je vous l’accorde, mais arrêtez de m’interrompre je ne vous ai pas interrompu, la démocratie c’est aussi laisser parler des autres même quand ils n’ont rien à dire, merde à la fin ! Dans un reportage d’M6 pour combler, juste ça, les 30 dernières secondes d’un 19h45 du we !

 

  • La manutentionnaire thaïlandaise dont on pourrait découvrir, à l’occasion d’une immersion de Bernard de la Villardière, chemise blanche, mèche folle, jean’s slim Hugo Boss, au pied d’une usine proche de la rocade ouest de Bangkok, qu’elle se fade 12h de taf à main nue, 6 jours sur 7, mois d’août compris, pour assembler de petits ustensiles en plastiques, non recyclés cette fois-ci, qui permettent, une fois arrivés au port du Havre, à l’ensemble des pâtissiers de France de dessiner des lignes bizarres mode faussement tigrées sur nos foutues galettes !

 

  • Le bon vieux meilleur ouvrier de France, décoré 4 ans de suite pour sa fameuse galette à la meringue coulis de fruits rouges, bref imbouffable mais le mec s’est fait plaisir et a gagné un prix donc bon, qui vient de se mettre à son compte, après avoir hyper galéré, malgré son statut, pour trouver une foutue banque digne de ce nom pour lui financer sa foutue boutique « A Bonne Galette, Bonne meringue », une banque proche du peuple, et non desssss grraaaaannnddssss financiers, vive Marine, hein quoi, mais ta gueule toi, je te reconnais, c’est toi qui à base de vive Marine pollue toutes les pages Facebook, fous le camp facho ! A l’occasion d’un numéro spécial d’Envoyé Spécial spécial « Nos artisans ont du talent mais les banques sont des méchantes », si si c’est possible comme reportage. Comment ça la redevance ? J’vois pas le rapport.

 

  • Le chef d’entreprise, face à la caméra de Capital, habillé comme un dirigeant du Lion’s club local depuis 9 générations, ce qu’il est d’ailleurs le cas, qui nous fait visiter son usine de fèves, où le mec t’explique qu’avant tu foutais 1 jésus 1 âne et 1 roi mage dans une pauvre part de galette, t’étais le roi du pétrole et qu’aujourd’hui, à cause des méchants de la grande distri, il est obligé de recruter des graphistes pour concevoir des fèves à l’effigie des Pokémon, et que c’était mieux avant, et que y’a plus de justice, et que son château sur les bords de Saône pas c’est pas sûr que ses enfants puissent le garder !!!! rhhhaaaaaaaaaa !!!

 

Oui, c’est bien joli tout ce monde qui bouge, mais moi, oui moi, je veux mon reportage sur la galette.

Allez, j’vous embrasse, attention t’as des miettes, oui voilà c’est mieux.

 

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