Cinéma

Eden

La réalisatrice d’Un amour de Jeunesse s’inspire cette fois ci de son frère, proche de la french touch. Une oeuvre nostalgique sur l’émergence du mouvement qui a conquis le Monde entier.

Réalisatrice atypique et délicate, Mia Hansen Love renoue ici avec une veine intime pour raconter la grande aventure de la french touch et tous les DJ qui ont secoué la France puis le Monde avec des soirées à concept. Paul monte donc des soirées Garage qui prennent de plus en plus d’ampleur. Au début des années 90, avec ses amis, ils recyclent les vinyls de papa avec des sons électro. Les soirées Cheers sont très prisées par les fêtards de Paris mais aussi des grandes capitales.

Paul a un rêve musical. Il l’approche concrètement. Mais cela se fait au détriment de ses amours et de ses faibles revenus. Loin de vouloir s’imposer comme un récit historique, Eden raconte donc la naissance d’un genre et en même temps l’évolution sur plusieurs années d’une génération qui fuit la réalité dans les boites de nuit et l’électro.

Mia Hansen Love ne fait rien comme les autres. Son film se refuse toute morale ou tout jugement qui rassurerait le spectateur. A la différence des biopic américains ou luxueux, l’apparition de l’electro vient de l’intime, du coeur et du destin de quelques amis, fans de musique et d’excès adolescents.

Comme toujours, la réalisatrice préfère l’esquisse à la démonstration. Ce n’est pas le succès de la French Touch qu’elle met en scène, ce sont les désirs et les désillusions des petits matins gris après la fête. Ce sont les réveils où les promesses amoureuses peuvent s’éteindre très vite. Ce sont les besoins de s’évader d’un monde trop terre à terre. Finalement la passion de Paul le coince dans une adolescence qui va lui coûter cher.

Découverte par Olivier Assayas comme actrice, Mia Hansen Love s’inspire de la vie de son frère. Ca explique peut être quelques répétitions et de longueurs qui rappelle effectivement Assayas. Elle s’attarde trop sur le destin héroïque et pathétique de Paul. Cependant elle aime ses personnages, parfaitement joués. Mention spéciale à la toute belle et belge Pauline Etienne, actrice incroyable. Aidé par une bande son pétaradante, le film réussit à ne pas être mélancolique et nous conter une histoire tendre et intime, qui touche le coeur autant que les oreilles.

Avec Félix de Givry, Pauline Etienne, Vincent Macaigne et Greta Gerwig – Ad Vitam – 19 novembre 2014 – 2h10

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