Concert

Danseurs de cordes – LE QUATUOR – Alain SACHS

 Danseurs de cordes

Un Quatuor au sommet de son art…

Trente ans que le Quatuor foule les planches de France et de Navarre. Ce soir le Quatuor est au Théâtre des Champs Elysées pour quelques soirées avec leur dernière création « Danseurs de cordes » mis en scène par Alain Sachs. Trois violonistes, un violoncelliste contrebassiste et c’est parti pour une heure trente de plaisir burlesque. Les mélomanes en auront pour leur compte.

Jean-Claude Camors, Laurent Vercambre, Pierre Ganem, Jean-Yves Lacombe jouent dans la cour des grands. Les voilà qui entrent à la queue-leu-leu sur le plateau des Champs-Elysées sous le regard des Muses qui ornent la coupole du théâtre. Le public sourit devant leur présence scénique. L’espace s’adapte à leurs gestes. L’orchestration est réglée au millimètre. Queue de pie, nœud papillon. Regard, écoute. Contraste de genre, de corps et d’esprit. La mécanique du rire est en route.

Et cela ne s’arrêtera plus. Le public, captif tombe dans tous les pièges musicaux et théâtraux. Les tableaux s’enchaînent avec des réussites scéniques évidentes. Très drôle scène sur la création de Farinelli, excellent parodie country dans laquelle Laurent Vercambre prend habillement le pouvoir scénique. Superbe hommage aux plus grands compositeurs classiques qui dérive progressivement dans l’hommage pop-rock, le tout au violon, de Beethoven à Lennon, Morrison, et Sting en passant par Prokofiev.

Il y a de la voltige et de l’esprit. Quelques pas, quelques lumières et les étuis des instruments deviennent des soucoupes volantes. Quelques notes de musique, un drapé orange et voilà la scène transformée en plateau de danse indienne. Une bouilloire sifflante et nous voilà transportés en pays bigouden. Moucheurs de chandelles, bouchers ou contrebassiste de brasserie, les humbles sont des héros comme les autres pour le Quatuor. La poésie est partout pour celui qui sait l’entendre. Un espiègle enchantement.

Il faut forcément avoir une haute idée de la musique pour en jouer avec autant de talent et oser la bousculer avec autant de malice. Grands comiques du XXe et XXI e siècle, sûr qu’ils laisseront leur empreinte dans l’histoire des trublions de l’histoire de la musique. A voir dès que l’occasion se présente, que ce soit dans Danseurs de cordes ou Bouquet Final.

 

Sébastien Mounié © Etat-critique.com – 11/02/2014

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