Art-scène, Concert, Danse

Dancing with the sound hobbyst, Zita SWOON GROUP et Simon MAYER

article_4631Un concert « rock tropical » chorégraphié par Simon Mayer, danseur de Rosas (Anne Teresa de Keersmaecker) : une proposition extrêmement énergique du belge Stef Kamil Carlens (ex dEUS).

Zita Swoon Group est un collectif de musiciens aux origines sonores les plus disparates, un laboratoire rythmique où cohabitent l’orgue, la guitare, les percussions, les xylophones, la basse, la contrebasse, le piano, les claviers, ainsi que les voix de deux choristes femmes et bien sûr celle immédiatement reconnaissable de Stef Kamil Carlens.

 

Coaché par Anne Teresa de Keersmaecker, le danseur Simon Mayer interagit avec les musiciens à travers une gestualité exacerbée, nerveuse et primitive, sautant d’un coin à l’autre d’une scène très étroite puisque presque entièrement occupée par les différents instruments du groupe. Cette contrainte spatiale est peut-être un parti pris chorégraphique, mais elle montre rapidement ses limites, manquant d’originalité et de richesse expressive.

 

Le concert apparaît d’ailleurs tout à fait inadapté au contexte imposé par l’Arsenal : l’énergie « rock tropical » de Zita Swoon Groupe se trouve bloquée dans sa communication avec le public définitivement assis, physiquement inactif. Les sonorités de ce groupe auraient dû profiter d’une salle de musiques actuelles où le public aurait eu la possibilité de danser ! On a presque l’impression que, malgré les qualités remarquables des musiciens et l’intensité des morceaux joués, tous leurs efforts sont vains face aux spectateurs immobiles dont la seule réponse sera les applaudissements à la fin de chaque morceau.

 

La danse de Simon Mayer, souvent accompagné dans ses chorégraphies par les deux choristes, manque de force, de précision et de magnétisme. Sans doute un choix délibéré : une intense agitation décousue voulant correspondre avec les expérimentations rythmiques de Zita Swoon Group. Personnellement, j’ai été très peu sensible à sa gestualité et les sentiments du public à la sortie de la salle sont extrêmement divergents, entre ceux qui ont adoré le spectacle et l’interaction musiciens-danseur et ceux qui n’ont pas du tout été convaincus.

 

L’élément chorégraphique semble beaucoup plus réussi en ce qui concerne les mouvements et surtout la présence scénique du chanteur, du pianiste, du bassiste et des percussionnistes, capables de donner du caractère à leur jeu.

 

La performance sonore créée à travers le mouvement de plusieurs cordes par un des deux percussionnistes vers la fin du spectacle est d’ailleurs un moment riche de tension et de beauté visuelle, pour moi le seul beau souvenir de ce spectacle.

 

Gloria Morano

© Etat-critique.com – 05/12/2012

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