Art-scène, Théâtre

Colette & l’amour, Poche Montparnasse

 

Cabaret littéraire au théâtre de Poche Montparnasse

 

Qui n’a pas lu Dialogues de bêtes à l’école? Pour beaucoup d’entre nous, Colette, c’est ça. L’enfance libre dans la nature, A Saint-Sauveur-en-Puisaye. Sa maman, Sido, un personnage incroyable. Ses chats, ses fleurs, ses chiens, ses plantes. Un délicieux parfum d’enfance perdue, une nostalgie enivrante souligné par la voix rocailleuse de la vieille dame dans des émissions radiophoniques d’autrefois.

On connaît moins la jeune Colette, l’amoureuse des corps, des hommes et des femmes. Celle des Claudine et de Chéri. Une femme sensuelle, puis une femme de lettres amoureuse, curieuse, gourmande de tous les plaisirs.  On le sait, tout a démarré avec Willy, mari avisé qui a su mettre le pied à l’étrier de sa petite épouse, en faisant publier ses souvenirs légèrement coquins de pensionnat. Colette  a aimé des femmes célèbres, qui le lui ont bien rendu, de la marquise de Morny (Missy) à la belle amazone Natalie Barney. Les hommes aussi l’attiraient, la tentaient et l’épousaient.

C’est cet aspect de la personnalité de Sidonie-Gabrielle que Philippe Tesson a voulu mettre en lumière, accompagnée de Judith Magre, d’Elisabeth Quin et du pianiste Jean-Baptiste Doulcet. Le lieu, une salle du sous-sol du Théâtre de Poche, a été aménagé en cabaret, et se prête à l’échange. Les tables sont disposées face à celle des protagonistes. Philippe Tesson évoque avec emphase la grande Colette, lit des extraits de ses livres, commente, se lève, se rassied et souligne encore des phrases de l’écrivain amoureuse, amusée ou triste.

Près de lui, Judith Magre, – dont la ressemblance avec Colette a quelque chose de troublant – est la voix de l’écrivain et tente vaille que vaille d’interrompre son voisin. Avec son phrasé et sa voix impeccables, qui ont toutefois un peu faibli ces dernières années, elle lit des lettres et soudain, Colette est presque là .

A sa gauche, Elisabeth Quin, dont l’ironie, la diction et les nombreuses mimiques émaillent ces échanges de façon agréable. Ce badinage a quelque chose de charmant, quoique parfois un peu convenu. Mais très agréable.

Sensuelle, amoureuse, passionnée, Colette était également audacieuse et courageuse. Et Philippe Tesson comme Elisabeth Quin font partager avec délectation leur admiration pour ce personnage hors normes.

Enfin, le pianiste Jean-Baptiste Doulcet joue des airs de musiciens que Colette appréciait – Ravel, Debussy et Fauré qui rajoutent à  cette soirée une touche délicate. Un joli moment de connivence, presque festif.

 

Jusqu’au 1er juillet 2017 – Vendredi et samedi à  20h30

  • Judith MAGRE
  • Elisabeth QUIN
  • Philippe TESSON
  • Jean-Baptiste DOULCET au piano
  • Relâches exceptionnelles les 23 et 24 juin

 

Previous ArticleNext Article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

? * Le temps imparti est dépassé. Merci de saisir de nouveau le CAPTCHA.