Art-scène, Musical, Théâtre

24 heures de la vie d’une femme

sweiz

Une adaptation musicale de 24 heures de la vie d’une femme, cela aiguise la curiosité. On espère retrouver non seulement la puissance des dialogues de Stefan Zweig, fiévreux et timides, élégants et passionnés, mais également la force des sentiments nouveaux et choquants, si bien décrits par l’auteur, qui naissent entre deux personnes que rien ne prédestinait à se rencontrer.

Sur le devant de la scène, un violon, un violoncelle et un piano. Derrière, apparaissant par tableaux, Isabelle Georges, Frédéric Steenbrink et Olivier Ruidavet alternent entre le récit et l’interprétation d’une histoire d’amour tellement extraordinaire qu’en seulement 24 heures elle changea à jamais la vie d’une femme. Mais d’abord, l’absence de mise en perspective chronologique, fait défaut. Isabelle Georges joue ainsi indifféremment et sans aucun changement d’apparence ni de position, son personnage à deux âges différents: la vieille dame qui confie enfin son lourd secret et la jeune femme veuve qui vie l’instant qui va bouleverser toute sa vie.

Or, dans l’œuvre de Zweig, une partie de la puissance vient du fait que l’histoire est contée, a posteriori, par une vieille dame, comme un aveu honteusement gardé. Ensuite, le poids des conventions sociales et la honte pour une jeune veuve, qui plus est mère, de succomber à un autre homme, de surcroît plus jeune qu’elle, ne sont pas non plus complètement rendus.

Enfin, on regrette l’absence de décor de casino ou d’une quelconque mise dans l’atmosphère de Monte-Carlo, qui fassent ressentir la fièvre et la drogue du jeu. Le tout se situe donc malheureusement en dessous de ce que le livre peut suggérer ou susciter. La musique apporte toutefois un rythme et une sensibilité appréciables et les acteurs sont totalement investis et passionnés.

Quelque peu surannés, les mélodies et les tenues ne rendent pas non plus justice à l’élégance et à la modernité de l’œuvre.

 

Jusqu’au 1er août, du mardi au vendredi à 20h30 et les samedis à 17h et 20h30 au Théâtre La Bruyère.

D’après Stefan Zweig

Mise en scène et scénographie Franck Berthier

Adaptation, livret et paroles de Christine Khandjian et Stephane Ly-Cuong 

Musique composée par Sergei Dreznin

avec Isabelle Georges, Frédéric Steenbrink et Olivier Ruidavet

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