Cinéma

22 Jump Street

Phil Lord et Chris Miller sont-ils les nouveaux frères Farrelly, les auteurs de Mary à Tout Prix ou Terrain d’entente ?

C’est la question que l’on se pose après ce 22 Jumps Street de très haute volée burlesque. Evidemment ca ne va pas plaire à tout le monde mais ces deux réalisateurs, déjà responsables du génial Tempête de Boulettes Géantes, sont de sacrés rigolos qui connaissent bien leur public et ne se moquent jamais d’eux.

Ce nouveau volet invite donc à la rigolade. La totale. Personne ne se prend au sérieux. Des comédiens au scénario, habilement écrit pour faire croire à une expérience méta sur le film de campus ou le buddy movie !

Le film sait qu’il doit être plus fort, plus costaud que le précédent : il doit le copier sans trahir, en faisant mieux. C’est ce qu’on demande aux deux flics ringards, Jenko et Schmidt, qui après le lycée, vont logiquement enquêter dans une faculté.

Tout y passe. Tous les clichés. C’est crétin. Mais l’ironie est aussi mordante que réjouissante. Les réalisateurs s’amusent comme des fous et cela se sent à chaque instant. On est toujours consterné par nos deux héros, grands gamins sans cervelle, mais il y a une infinie tendresse pour le genre, très eighties et fondateur de toute une contre culture.

Le buddy movie fonctionne. Le film assume son statut de suite en se moquant des redites. Les deux acteurs sont hilarants. La vision idéalisée de la jeunesse américaine montre que l’ensemble a de la distance avec le sujet. Le petit refrain sur l’homosexualité latente dans l’amitié viril trouve ici un puissant écho souvent burlesque.

Aucun premier degré. Tout pour la blague. Pour une adaptation de série télé, le film ose autre chose et ça fait souvent mouche. On est convaincu et mort de rire devant tant de bêtises, si savamment orchestrées. Les auteurs ont un enthousiasme qui fait d’eux les héritiers de Farrelly, ce duo qui a mis de la finesse dans la gaudriole la plus surprenante. On veut bien visiter le 23 Jump Street si cela se concrétise.

Avec Channing Tatum, Jonah Hill, Ice Cube et Amber Stevens – Sony – 27 aout 2014 – 1h50

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